Archives mensuelles : juin 2017

14/06/2017 : Un bain de soleil au Baïkal

Après une douce pause à Irkoutsk, nous reprenons notre itinéraire ce matin. Un des plus beaux parcours de notre voyage nous attend aujourd’hui, la route 258 que nous suivons jusqu’à Oulan Oudé, notre étape du jour, longeant le Baïkal sur près de 200 km. L’occasion pour nous de profiter de magnifiques panoramas sur le lac et d’arrêts bucoliques en bord de route, où les riverains vendent notamment l’omoul fumé, le poisson endémique du lac. Pause bucolique aussi pour le déjeuner, un pique nique chez Dimitri, un vieil ami qui nous a accueilli pour chacune de nos croisières routières passant dans la région. L’occasion rêvée pour mettre les pieds dans les eaux mythiques du Baïkal. Ce n’est pas donné à tout le monde !

Cette journée est marquée aussi par l’entrée dans la République de Bouriatie, un avant goût de Mongolie. Les Bouriates sont une ethnie mongole. Ils partagent beaucoup de points communs avec leurs voisins, notamment l’élevage nomade et la yourte comme habitat traditionnel. Ils ont développé une

culture propre et une version teintée de chamanisme et de bouddhisme tibétain. Nous découvrirons ces russes atypiques à notre retour de Mongolie.

13/06/2017 : On a retrouvé l’air de la mer !

Il y a des jours comme cela, des lieux, des noms, qu’on attend avec beaucoup d’impatience. Cette excursion au lac Baïkal était attendue depuis longtemps. Après seulement 66 km de route d’Irkoutsk, en suivant l’Angara, le seul émissaire du lac, nous arrivons à Listvyanka, la « riviera » du Baïkal, village situé à l’endroit où le Baïkal donne naissance à la rivière Angara. Le site est magnifique.  Nous sommes à l’extrémité Sud du lac qui couvre une superficie de 31722 km², soit autant que la Belgique, 55 fois la superficie du lac Léman ! Véritable mer intérieure, il s’étend sur une longueur de 636 km avec une largeur variant de 24 km à 79 km, ce qui en fait le sixième lac au monde. Le Baïkal, c’est aussi le lac le plus profond au monde, jusqu’à 1642 mètres de profondeur. Son volume d’eau représente approximativement 20 % du volume mondial d’eau douce retenue dans les lacs et les rivières. Soit autant par exemple que celui de la mer Baltique !

Le Baïkal est mythique. Nous visitons à Listvyanka le passionnant musée qui lui est consacré. L’occasion de découvrir la faune qui lui est propre, une des faunes d’eau douce les plus riches et originales de la planète. Les eaux du lac, fortement oxygénées, sont riches. Elles abritent par exemple le seul phoque d’eau douce au monde, ainsi qu’une espèce endémique, l’omoul, un salmonidé très apprécié par les riverains pour sa chair savoureuse, notamment dans sa version fumée.

Listvyanka est aussi le port d’embarquement pour les promenades sur la lac, l’occasion pour nous de prendre le large. Un moment unique attendu avec beaucoup d’impatience.

12/06/2017 : Irkoutsk, ce n’est pas la mer à boire

Ca y est, nous y sommes ! Après une nuit et 1087 km à bord du Transsibérien, nous sommes arrivés à Irkoutsk. Une ville mythique que nous connaissons grâce à Jules Verne et Michel Strogoff, le messager du tsar qui devait prévenir le grand duc de l’arrivée des hordes tatares menées par le traître Ivan Ogareff.

Irkoutsk est une ville ancienne, fondée en 1652, avant même Saint-Pétersbourg. L’Histoire de la ville est, depuis ses débuts, associée à l’exil. En 1753, lorsque la peine de mort est abolie, une nouvelle punition est introduite, la « mort politique ». Le condamné est privé de tous ses privilèges sociaux et politiques, et envoyé en exil en Sibérie. C’est grâce à ces exilés, notamment les aristocrates qui menèrent la tentative de coup d’État militaire à Saint-Pétersbourg le 26 décembre 1825 afin d’obtenir du futur empereur Nicolas Ier une constitution (on les appelle les Décembristes), que la ville est devenue très tôt un foyer culturel majeur. Leur souvenir est omniprésent à Irkoutsk.

Omniprésent aussi, l’Angara, qui traverse la ville. L’Angara est un long affluent du Ienisseï (1779 km) et, surtout, l’unique émissaire du lac Baïkal. Le Baïkal que nous découvrirons demain, la plus grande réserve d’eau douce au monde, une véritable mer intérieure, située à seulement 66 km de la ville.

Nous aurons à Irkoutsk une petite pensée pour Rudolf Noureev, né ici en 1938, et enterré au cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne). Une pensée aussi pour les victimes d’une des pires tragédies qu’ait connue la ville, en décembre 2016, 71 personnes étant décédées à Irkoutsk après avoir consommé un alcool frelaté. Un drame qui a saisi d’effroi toute la Russie.