Archives mensuelles : juin 2017

02/06/2017 : Nicolas, Alexandra, Alexis et tous les Romanov

Ekaterinbourg tient une place particulière dans l’Histoire de la Russie. La 4e ville du pays (aujourd’hui 1,4 million d’habitants) a porté pendant toute la période soviétique (de 1924 à 1991) le nom de Sverdlovsk, d’après Iakov Sverdlov, un révolutionnaire qui ordonna l’exécution du tsar Nicolas II et de toute sa famille.

Pendant la Révolution russe, Nicolas II, qui avait abdiqué en mars 1917, fut déplacé en Sibérie, à Tobolsk, pour le mettre à l’abri des débordements à Saint-Pétersbourg. La victoire bolchévique transforma son exil à Tobolsk en détention à partir de mai 1918, à la villa Ipatiev à Ekaterinbourg. C’est dans cette maison que le dernier tsar, Nicolas II, la tsarine Alexandra, leurs filles Maria, Olga, Tatiana et Anastasia, ainsi que le tsarévitch Alexis, furent exécutés dans la nuit du 16 juillet 1918. Leurs dépouilles furent transportées à quelques kilomètres de là, pour être brûlées. A cet emplacement, aujourd’hui appelé Ganina Yama, ont été construites, en 2000, 7 chapelles, une pour chacun des membres de la famille impériale assassiné. Quant à la maison Ipatiev, le théâtre du drame, elle fut détruite en 1977, une destruction menée par un certain Boris Eltsine, alors Premier secrétaire du parti communiste de Sverdlovsk. A son emplacement, a été élevée la monumentale église de Tous-les-Saints (ou église du Sauveur) qui commémore la canonisation des Romanov par l’église orthodoxe russe en 2000.

C’est cette histoire tragique que nous découvrons aujourd’hui à Ekaterinbourg. Une visite égayée par une pause au Traveler’s Café, tenu par Alexei Greshko, un ancien collaborateur de Salaün Holidays installé à Ekaterinbourg. Le monde est bien petit !

01/06/2017 : Bons baisers d’Asie !

Vous connaissez surement la chanson populaire russe Kalinka, écrite et composée en 1860 par un certain Ivan Petrovitch Larionov. Ce que vous ne savez peut-être pas, c’est que ce bon Larionov était originaire de Perm, la ville que nous visitons ce matin. Située sur la rivière Kama, un des principaux affluents de la Volga (1805 km de long, plus de 2 fois la longueur du Rhône !), Perm s’est appelée Molotov de 1940 à 1957, du nom de Viatcheslav Molotov, diplomate et ministre des Affaires étrangères de l’URSS (et passé à la postérité pour le cocktail portant son nom et dont il n’est absolument pas l’inventeur !). Ville industrielle de plus d’un million d’habitants, elle constitue pour nous surtout la dernière étape européenne de notre croisière routière. Nous quittons donc Perm avec l’Oural en ligne de mire.

Nous atteignons la fameuse frontière Europe-Asie en fin d’après-midi, à quelques kilomètres de Ekaterinbourg (et à 1678 km de Moscou !). Ici, point de douanier, mais un obélisque placé sur la ligne de partage des eaux. Le lieu est bien sûr mythique, le moment unique. Nous profitons de l’endroit pour déboucher quelques bouteilles de champagne embarquées dans les soutes du car à Brest. Comme nous, elles ont traversé tout le continent, l’Europe, de l’Atlantique à l’Oural, si chère au général De Gaulle. Nous l’avons fait, c’est un bon début.

Nous faisons étape ce soir à Ekaterinbourg, où nous accueillons 6 nouveaux compagnons de route. Notre guide Guenady Martinov, qui nous accompagnait depuis Moscou, nous quitte ici. C’est désormais Margarita qui nous fera découvrir la Sibérie, jusqu’à la frontière mongole.

31/05/2017 : Vous avez dit Vache qui rit ?

Depuis Nijni-Novgorod, nous découvrons la diversité de la Russie, une fédération pluriethnique avec plus de 170 nationalités, même si les Russes constituent bien sûr le groupe le plus important avec plus de 80% de la population. A Kazan, à 800 km à l’Est de Moscou, les visages ont déjà changé, plus orientaux. L’Asie est proche désormais. La Russie est un pays complexe par son organisation ethnique. Il l’est aussi par son organisation administrative. Pouvait il d’ailleurs en être autrement dans un pays aussi vaste, dont la superficie représente 31 fois celle de la France ? Elle est divisée en 9 districts fédéraux (de création assez récente, le 9e district étant la Crimée annexée en 2014), eux même subdivisés en 85 territoires à statut particulier, dont 22 républiques qui constituent le territoire des minorités ethniques, comme le Tatarstan où nous avons séjourné hier. Peu connue, nous avons traversé aussi, entre Nijni-Novgorod et Kazan, la République de Tchouvachie (capitale Tcheboksary). Frontalière au Tatarstan, il y a la Bachkirie, à ne pas confondre avec la Vache qui rit (peut être est-ce une des raisons obscures pour lesquelles les autorités locales ont décidé de la renommer Bachkortostan !). Notre parcours du jour nous mène dans la République d’Oudmourtie. Sa capitale, Ijevsk , que nous visitons, est la patrie d’un certain Mikhaïl Kalachnikov. C’est dans la fabrique d’armes de la ville qu’a été mis au point et fabriqué le fusil d’assaut Kalachnikov AK-47 et ses versions ultérieures. Une invention qui a fait la richesse de la ville. Un petit musée consacré à Mikhaïl Kalachnikov constitue une des attractions touristiques d’Ijevsk.

Un peu plus tard, pendant notre voyage, nous aurons encore l’occasion de parcourir des républiques au nom aussi mystérieux, par exemple la Bouriatie et le Birobidjan. Ce sera en Extrême-Orient. Nous n’y sommes pas encore, l’étape du jour étant Perm. Demain, nous entrons en Asie !