Archives mensuelles : juin 2017

08/06/2017 : Un thé au samovar avant la taïga

Découverte aujourd’hui de Novossibirsk, la 3e ville de Russie (1,6 million d’habitants) après Moscou et Saint-Pétersbourg. Novossibirsk est la fille du Transsibérien. C’est l’ouverture de la célèbre ligne ferroviaire qui a permis son développement à partir de 1893. La ville s’étend sur les deux rives du fleuve Ob, qui a ici une largeur de 1,8 km. Novossibirsk sous le soleil est plutôt agréable. Nous découvrons la gare,  une des plus grandes du pays, construite en 1896 au kilomètre 3336 (de Moscou il s’entend !) sur la voie ferrée transsibérienne qui en compte 9288 (de Moscou à Vladivostok).  Sur la perspective Rouge (la grande avenue de la ville), devant le grand théâtre, la statue de Lénine avec son grand manteau flottant au vent est surnommée Batman par la population. Le pauvre Lénine a été repeint il y a quelques mois aux couleurs de l’Ukraine par deux activistes, arrêtés puis condamnés à 2 ans de prison pour leur mauvaise blague : on ne plaisante toujours pas les symboles de la nation en Russie !

Avant le déjeuner, nous assistons à une démonstration de préparation du thé traditionnel russe au samovar. En plus d’être un bel objet, le samovar est très convivial. Une dizaine de personnes peuvent boire du thé simultanément (le réservoir peut contenir, selon les modèles, de 3 à 5 litres d’eau). Le goût du thé préparé au samovar est incomparable, du fait qu’il infuse sur la durée. Le thé est allégé en théine et chacun fait son dosage (plus ou moins fort) selon son désir.

Nous reprenons la route dans l’après-midi, direction Kemerovo et le bassin minier du Kouzbass, à  travers des paysages de forêts, un peu la carte postale de la Sibérie.

07/06/2017 : Entre Irtych et Ob, ce n’est pas encore l’Amour

Depuis notre départ, en plus de tracer un long trait sur la carte, nous replongeons régulièrement dans les vieux souvenirs des cours de géographie de notre enfance. Nous apprenions les fleuves de France et leurs affluents, les départements, leurs préfectures et leurs sous préfectures. Il y avait aussi les plus hautes montagnes du monde, les plus longs fleuves, les plus grands lacs… Avec des noms parfois mythiques, parfois curieux : Everest, Titicaca, Bosphore… La traversée de la Russie est, en quelque sorte, une piqûre de rappel. Depuis Brest, nous avons déjà franchi la Seine, le Rhin et l’Elbe ; nous avons navigué sur la Neva et la Volga. Et désormais, nous flirtons avec l’Irtych, l’Ob, le Ienisseï (bientôt, à Krasnoïarsk), l’Angara (à Irkoutsk)… Vivement l’extrême Orient ! Nous y découvrirons l’Amour !

Une longue étape nous attend aujourd’hui, 660 km entre Omsk et Novossibirsk, entre l’Irtych et l’Ob. Longue étape, prétexte pour rendre hommage à un breton, actuel recordman mondial sur le parcours de Brest à Vladivostok. En 2004, Zef Jégard, alors âgé de 68 ans, a rallié Vladivostok en 65 jours, 22 heures et 40 minutes ! Seize jours de plus que nous ! A ceci près, qu’il avait réalisé le voyage à… vélo ! Avec une moyenne de plus de 200 km par jour !

Petit événement aujourd’hui. A notre arrivée à Novossibirsk, nous sommes accueillis par un nouvel équipage. Jean Pierre Labat (qui a déjà effectué le voyage dans son intégralité en 2014 et en 2016) et Mickaël Fitament nous ont rejoints pour suppléer nos vaillants conducteurs, Gérard Barcelon et Jean Yves Marchadour. C’est la fin de la route pour eux et le retour en Bretagne pour un repos bien mérité. Merci à eux !

06/06/2017 : La Bolche Vita à Omsk

La 7e ville de Russie (1,2 million d’habitants) et la 2e de Sibérie n’est pas la plus connue des étapes de notre voyage. Ville natale de Michel Strogoff par la grâce de Jules Verne, fondée en 1716, Omsk a été pendant presque un siècle la capitale de la Sibérie occidentale, statut qu’elle a perdu au profit de Novossibirsk en 1921. Située sur la rive droite de l’Irtych (une rivière de 4248 km, affluent de l’Ob !), à une centaine de kilomètres du Kazakhstan, la ville est aujourd’hui un centre industriel majeur. Deux célèbres ingénieurs soviétiques y ont notamment travaillé, Andreï Tupolev (1888-1972), le concepteur de plus d’une centaine d’avions ; et Sergueï Korolev (1907-1966), le fondateur du programme spatial soviétique.

Industrielle, Omsk est aussi une ville qui conserve un centre historique, avec de belles demeures des XVIIIe et XIXe siècles, alignées notamment le long de l’avenue Lénine. Le joyau de la ville est la cathédrale de la Dormition, consacrée en 1898. Détruite par les soviétiques en 1935, elle a été rebâtie à l’identique entre 2005 et 2007. Elle est considérée comme un des plus beaux exemples d’architecture russe.

C’est sous un franc soleil que nous découvrons la ville. Une agréable pause avant la longue étape qui nous attend demain pour rejoindre Novossibirsk.