26 juin 2016 : Blagovechtchensk, Khabarovsk (690 km)

Un long trajet nous attend aujourd’hui, les haltes dans des villages ou villes de passage sont devenus notre quotidien. Les réveils et départs matinaux ne nous dérangent pas, nous avons un autocar confortable pour dormir si on le souhaite, mais nous ne voulons pas manquer le paysage de l’extérieur qui varie d’une région à l’autre. Il est vrai que l’on découvre des paysages extraordinaires pendant chaque trajet ; paysages que l’on ne s’attendait pas à voir dans la Sibérie Orientale ou l’Extrême Orient.

Pour le repas de midi un peu tardif nous nous arrêtons à Birobidjan, la capitale de la région autonome juive dont  l’histoire de cette région est à la fois étonnante et dramatique. La ville est au bord de la rivière Bira d’où vient son nom. En 1928, le pouvoir central soviétique invite les Juifs à se regrouper autour de la petite ville de Birobidjan, pauvre et perdue aux confins de la Russie et de la Chine. En 1934, Staline va encore plus loin en créant une « République autonome des Juifs ». Une manière, en apparence douce, de « régler » la question juive dans un pays alors profondément antisémite. Les Juifs y affluent non seulement du reste de la Russie mais de différents pays, dans cette région inconnue.

Mais dans des années 1949,  l’antisémitisme russe prend un caractère férocement répressif. L’identité de la petite région, devenue prospère, est brisée par la méthode stalinienne. Tous les centres culturels et religieux juifs sont fermés, ainsi que les écoles, les théâtres, les journaux… beaucoup de Juifs émigrent vers le nouvel Etat d’Israël, créé l’année précédente.

En 1991, Birobidjan acquiert le statut de Région autonome. Actuellement les Juifs ne représentent plus que 3% de la population totale. Nous découvrons ici l’église orthodoxe et la synagogue qui était fermée malheureusement. Notre restaurant avec la cuisine traditionnelle juive se trouve juste à côté.

Nous reprenons la route vers Khabarovsk où nous rentrons en soirée, la ville que nous découvrons demain.

25 juin 2016 : Blagovechtchensk et la frontière sino-russe

Journée de découverte de Blagovechtchensk, la capitale de la région Amour qui fait face à la Chine. C’est le comte Nikolaï Mouraviov-Amourskiy qui a pris la rive gauche de l’Amour en signant le traité d’Aïgun à une trentaine de kilomètres au sud de Héihé.

Aujourd’hui, cette ville de Russie abrite une importante communauté chinoise . Les habitants des deux rives peuvent séjourner sans visa pendant 30 jours dans le pays voisin séparé par le fleuve Amour. Les Chinois y sont présents dans la construction, la commerce, l’hôtellerie, la restauration…

Pendant notre visite panoramique de la ville, nous découvrons l’arc de triomphe sur la place de la Victoire, le monument aux Fondateurs de la ville, la  place Lénine avec sa statue à coté de fontaines autour desquels jouent de nombreux enfants et une promenade sur le quai du fleuve Amour. Face aux quais il y a beaucoup de nouvelles constructions chinoises pour des nouveaux logements…

Nous embarquons sur un bateau pour une croisière fluviale le long de l’Amour qui nous permet d’approcher la rive chinoise, de découvrir les bâtiments et les plages de deux rives. Cette balade d’une heure nous permet de nous rafraîchir un peu de la chaleur de la journée et de faire de nouvelles rencontres avec des russes.