Archives mensuelles : juin 2019

Un grand bol d’air en Mongolie

Samedi 15 juin 2019 – C’est une escapade nature qui nous attend aujourd’hui dans les steppes de Mongolie, à la rencontre des bergers nomades de la région de Gorkhi-Terelj, dont les magnifiques paysages lui ont valu d’être classée parc national.

Ce parcours à travers les steppes nous permet de découvrir la monumentale statue de Gengis Khan, construite en 2008, à l’occasion du huit-centenaire de la création de l’empire mongol, et en l’honneur de son fondateur. 250 tonnes d’acier inoxydable, 40 mètre de haut ! Le lieu est étonnant, la statue incroyable.

En plus de verdoyants paysages de petites montagnes au relief très doux, la région de Gorkhi-Terelj, à seulement 80 km d’Oulan Bator, permet une plongée dans la réalité sociale et économique du pays, et notamment de vivre au plus près des Mongols dont le pastoralisme est le mode de vie depuis des siècles. Un mode de vie en danger notamment à cause du dérèglement climatique, les steppes de Mongolie étant régulièrement touchées par des hivers anormalement froids, ce qu’on appelle ici le phénomène du « dzud », le grand froid qui entraîne une surmortalité du cheptel. Ce fut le cas par exemple pendant l’hiver 2015-2016 au cours duquel plus d’un million de têtes (sur les 55 millions que compterait le pays) périrent des températures extrêmes.

Cette journée nature à Terelj nous permet aussi de vivre l’expérience unique d’une nuit sous la yourte,  que les Mongols appellent « ger », parfaitement adaptée à leur mode de vie et au climat rigoureux des steppes et du désert de Gobi. Un moment inoubliable, au calme, loin de l’agitation d’Oulan Bator que nous retrouverons demain.

Gengis Khan superstar !

Vendredi 14 juin 2019 – Il y a des personnages comme cela, élevés au rang de superstar ! L’Histoire, le cinéma et le sport nous en ont fourni des centaines. En Mongolie, ce n’est pas très compliqué de la trouver la super star ! Il n’y en a qu’une, et elle est partout ! Et notamment sur la place Sukhbaatar, le cœur d’Oulan Bator que nous visitons aujourd’hui. Sa monumentale statue garde l’entrée du palais gouvernemental.

La super star mongole, c’est Gengis Khan. Et cela n’a pourtant pas toujours été le cas. A l’époque communiste (la Mongolie était un pays « frère » de l’URSS), le kagan (grand chef), mort en 1227, ne possédait pas la moindre rue à son nom, la moindre statue de bronze à son effigie, et méritait à peine 3 lignes dans les manuels scolaires, qui plus est pour dénoncer son « impérialisme ».

Pourtant, au XIIIe siècle, les tribus mongoles de Gengis Khan ont constitué l’empire le plus vaste que le monde n’ait jamais connu. Venus des forêts de Sibérie, les ancêtres des Mongols se sont installés sur les hauts plateaux de la Mongolie actuelle. A cette époque, divisés en tribus, les Mongols sont un peuple de chasseurs, de pêcheurs et d’éleveurs. C’est Temüdjin, le futur Gengis Khan (« souverain universel » en mongol), né vers 1155, qui a fédéré ces tribus nomades. C’est aussi lui, à la tête d’une redoutable armée de cavaliers et d’archers qui a constitué l’empire mongol qui, à la fin du XIIIe siècle, s’étend de la Méditerranée au Pacifique, et de la Sibérie à l’Inde et à l’Indochine.

Le régime communiste s’est effondré avec la disparition de l’Union Soviétique et Gengis Khan a repris son rang, celui de superstar. Une monumentale statue équestre de Gengis Khan nous attend demain sur la route de Terelj, à une cinquantaine de kilomètres d’Oulan Bator. Rien d’anormal pour le héros national.

Entre ciel et steppe

Jeudi 13 juin 2019 – Nous quittons ce matin Oulan-Oudé pour les derniers kilomètres sur les routes de Bouriatie, jusqu’à la petite ville de Kiakhta et le poste frontière d’Altanbulag. Malgré un trafic relativement faible (que l’on pourrait qualifier même d’extrêmement fluide !), les formalités de passage de frontière nous occupent près de… 3 heures 40 ! Ici, ce n’est pas Schengen, c’est le moins que l’on puisse dire ! Nous y trouvons la bureaucratie dans toute sa splendeur, la vitesse des contrôles du côté russe comme du côté mongol dépendant du bon vouloir et de la bonne humeur des douaniers. Pas de chance aujourd’hui, ils n’avaient pas franchement envie de rigoler ! Il faut toujours être positif. Nous aurons pu ainsi mesurer la chance que nous avons de pouvoir circuler si librement dans notre petit espace européen. Les accords de Schengen ont quand même de bons côtés !

Nous voici donc en Mongolie, un des grands moments de ce voyage. Accompagnés désormais par le sympathique Orkhon, notre guide mongol monté à bord de l’autocar à la frontière, nous découvrons les premiers paysages de steppes, la carte postale du pays. Notre arrivée tardive à Oulan Bator n’est qu’une péripétie. Les paysages et la lumière de Mongolie nous ont déjà envoûtés !