Archives mensuelles : mai 2019

Bulbes d’argent et Anneau d’or

Vendredi 24 mai 2019 – Un magnifique programme touristique nous attend aujourd’hui encore, sur l’Anneau d’or, le circuit des villes princières situées à l’Est de Moscou, entre la Volga au Nord, et la Kliazma au Sud. La richesse des terres explique pourquoi cette région fut occupée dès le Moyen Âge. On y trouve donc des villes très anciennes, qui gardent la mémoire des évènements les plus importants de l’Histoire de la Sainte-Russie.

La première des villes-musées que nous visitons sur l’Anneau d’or est Serguiev Possad (appelée Zagorsk par les Soviétiques) de 1930 à 1991, à seulement 75 km de Moscou. La ville est surtout connue pour son monastère, la laure de la Trinité-Saint-Serge,  le cœur de l’orthodoxie russe, car  fondé au XIVe siècle par Saint-Serge-de-Radonège, Saint Patron de la Russie. Derrière ses puissants murs, pouvant mesurer plus de 5 m de haut, le monastère abrite plusieurs trésors de l’architecture médiévale, dont la cathédrale de la Trinité qui abrite les reliques de Saint-Serge, un lieu de pèlerinage parmi les plus fréquentés en Russie. Remarquable aussi, la cathédrale de la Dormition, aux coupoles dorées et bleues étoilées.

Il n’existe pas de liste officielle des villes incluses dans l’Anneau d’or. Etape suivant traditionnellement Serguiev Possad, moins connue que ses voisines, Pereslavl-Zalesski fait partie des 8 villes principales habituellement citées sur cet itinéraire. Un petit détour nous permet de découvrir son patrimoine remarquable.

Tout aussi remarquable, celui de Rostov-le-Grand. Cette petite ville au bord du lac Nero, abrite notamment un étonnant kremlin, un des plus beaux de Russie, aux 11 tours et 6 églises surmontées de petites coupoles en bulbes argentés. La vue de cet ensemble est saisissante.

Nous faisons étape ce soir à Yaroslavl, au confluent de la Volga et de la Kotorosl. Nous sommes désormais à 282 km de Moscou.

Moscou, comme un livre d’Histoire

Jeudi 23 mai 2019 – La capitale de la Sainte-Russie que nous avons visitée hier nous livre, aujourd’hui, une autre facette, plus intimiste, beaucoup plus calme aussi. Nous visitons le quartier de Novodievitchi, dans un méandre de la Moscova, non loin du stade Loujniki où l’équipe de France de football a été sacrée l’année dernière. Novodievitchi, c’est un couvent, un des joyaux de Moscou, fondé en 1524 et classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2004.

Novodievitchi, c’est aussi un cimetière ouvert à la fin du XIXe siècle, choisi par la noblesse russe comme lieu de sépulture. C’est le cimetière le plus prestigieux de la ville avec ses monuments funéraires et ses chapelles. C’est ici qu’ont été enterrées des personnalités historiques éminentes, de la nomenklatura, artistes, grands soldats, ou hommes politiques. Anton Tchekhov fut l’une des premières personnalités à y être enterrées. Nicolas Gogol, Nikita Khrouchtchev, Serge Prokofiev, Dimitri Chostakovitch, Fédor Chaliapine y sont inhumés.

Cette plongée dans l’Histoire contemporaine de la Russie et de l’Union Soviétique se prolonge au bunker que Staline fit construire dans les années 30 dans le quartier d’Izmaïlovo. Endroit étonnant, où Staline aurait vécu seulement un mois en novembre 1941, avec seulement 3 téléphones. Lieu d’Histoire où nous avons la chance d’écouter, rien que pour nous, les magnifiques chœurs de l’Armée Rouge.

Moscou est une ville incroyable pour les passionnés d’Histoire. L’Histoire qui est aussi très présente dans le métro, que Staline fit construire à partir des années 30. Certaines stations sont de remarquables témoins de l’art de l’époque du réalisme soviétique. Fresques, mosaïques, statues ornent les plus belles stations que nous découvrons avec notre guide Nadia. Aujourd’hui, le métro de Moscou est un des plus étendus au monde. 7 millions de voyageurs empruntent chaque jour au moins une des 14 lignes (qui desservent 224 stations).

En soirée, nous assistons à un spectacle au fameux cirque de Moscou, héritage toujours aussi flamboyant de l’époque soviétique. Un moment inoubliable au cirque Nikouline, dans le bâtiment de cirque d’hiver du boulevard Tsvetnoï.

Moscou la Bienheureuse

Mercredi 22 mai 2019 – Après 11 jours sur les routes d’Europe, après avoir traversé la Baltique, franchi le Rhin, l’Elbe et la Volga, nous avons atteint Moscou hier soir. La visite de la capitale russe qui nous attend aujourd’hui et demain est un des moments forts de ce grand voyage.

Immense, plus grande ville du continent européen avec plus de 12 millions d’habitants « intra-muros », centre du pouvoir d’une des grandes puissances stratégiques de la planète, Moscou est la capitale économique de la Fédération de Russie et concentre à elle seule 80% de la richesse financière du pays. L’État y a beaucoup investi ces dernières décennies et Moscou est devenue beaucoup plus avenante. C’est une ville qui a beaucoup changé que nous découvrons aujourd’hui. En commençant par le centre historique, la place Rouge et le kremlin.

La place Rouge aurait pu s’appeler la « belle » place (le mot russe krasny utilisé aujourd’hui signifie à la fois « rouge » et « beau » en ancien russe). L’adjectif n’aurait pas été usurpé. La place Rouge, longue de 700 m, est bordée de monuments exceptionnels, le kremlin à l’Ouest, la galerie marchande du GOUM à l’Est. Et l’étonnante cathédrale Basile-le-Bienheureux au Sud, bâtie au XVIe siècle, symbole l’architecture traditionnelle russe.

Le cœur de Moscou est le Kremlin, résidence officielle des tsars, puis des dirigeants de l’Union soviétique, et aujourd’hui lieu de travail du président de la Fédération de Russie. Le kremlin (que l’on peut traduire par forteresse en français) offre surtout, pour nous visiteurs, une concentration incroyable de monuments extraordinaires derrière ses hauts murs qui s’étendent sur 2,2 km. Parmi ces monuments, 5 cathédrales, des églises et des palais.

A propos de cathédrales, celle du Sauveur, monumentale, située à 1 km du Kremlin, a une histoire étonnante. Bâtie une première fois entre 1839 et 1883, elle fut dynamitée sur ordre de Staline en 1931. Une piscine en plein air fut aménagée à son emplacement. Elle fut finalement reconstruite pratiquement à l’identique entre 1995 et 2000.

En fin de journée, nous profitons à l’hôtel d’une intervention éclairée d’un des grands spécialistes français de la Russie, Benjamin Quenelle, correspondant à Moscou du quotidien Les Echos et du journal belge Le Soir.