La Mongolie, coincée entre deux puissants voisins

Dimanche 16 juin 2019 – Après avoir bâti au XIIIe siècle, sous l’impulsion de Gengis Khan, le plus vaste empire terrestre jamais constitué, la Mongolie a connu un long déclin, jusqu’à disparaître et devenir partie intégrante de l’empire chinois des Qing au XVIIe siècle. Privés de leur indépendance, les Mongols ont profité de l’effondrement de la dynastie des Qing au début XXe siècle pour proclamer à nouveau leur indépendance, en 1911. Pour faire face aux Chinois, ils se sont alors rapprochés de la Russie, ce qui les a conduits à adopter un mode de développement socialiste dès 1924 et à faire de leur pays un satellite de l’Union soviétique (1922-1991).

La chute du mur de Berlin a permis la révolution mongole de l’hiver 1989-1990, une révolution sans un seul coup de feu. L’indépendance politique retrouvée, la Mongolie est passée, dans les années 90, d’une économie planifiée à une économie de marché, par ce qu’on a appelé une « thérapie de choc ». Les transformations économiques et sociales ont été douloureuses pour la population, mais la Mongolie a réussi sa mutation, aussi bien sur le plan démocratique (les élections ont permis de régulières alternances politiques alors que des régimes forts se sont installés dans la plupart des anciennes Républiques de l’URSS), que sur le plan économique. Le sous-sol mongol abrite, il est vrai, des ressources minières très importantes (certains voudraient rebaptiser avec humour le pays la « Mine-golie »). Le sous-sol mongol est connu pour l’abondance et la diversité de ses ressources (charbon, or, cuivre et autres minerais et métaux rares), mais aussi pour leur facilité d’exploitation qui les rend particulièrement rentables. Les multinationales du secteur minier s’intéressent de très près à la Mongolie qui fait figure de nouvel eldorado.

Politiquement soumise à l’URSS pendant des décennies, la Mongolie est désormais économiquement très dépendante de la Chine qui est devenue l’unique débouché (ou presque !) de ses matières premières. Une situation qui constitue une vulnérabilité stratégique majeure, alors que le pays n’a plus les garanties de sécurité que lui apportait l’URSS. La Mongolie doit désormais assurer seule son indépendance et composer avec ses deux puissants voisins. Ses marges de manœuvre ne sont pas très grandes même si elle a signé des accords d’amitié avec les deux pays.

Après une parenthèse champêtre dans la steppe, au parc national de Gorkhi-Terelj, nous retrouvons aujourd’hui toute l’agitation d’UB (le surnom donné par les mongols à leur capitale Oulan Bator). Autre facette de la Mongolie, nous y visitons un atelier de tissage de cachemire, le pays assurant, avec la Chine, 90% de la production mondiale.

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