Archives mensuelles : juin 2014

15 juin : Transsibérien, Irkoutsk

Le Transsibérien est arrivé en gare d’Irkoutsk tôt dans la matinée ; la capitale de la Sibérie nous accueille par un beau temps ensoleillé. Nous avons perdu encore une heure en raison du décalage horaire, désormais il est ici 5 heures de plus qu’en France.

Cette journée est consacrée à la découverte de la ville fondée par les Cosaques au XVIIème siècle. Irkoutsk, située au confluent des rivières Irkout (qui a donné son nom à la ville) et Angara, s’étend au pied du massif du Saïan oriental. Près de 75% du territoire de « l’oblast » (région) d’Irkoutsk sont recouverts de bois et de forêts, et nous y découvrons des maisons typiques en bois, aux fenêtres décorées d’une dentelle colorée. Grâce à sa situation géographique avantageuse, Irkoutsk est devenue la porte du Pacifique et le centre commercial de la Sibérie en se trouvant sur les chemins qui lient la partie européenne de la Russie avec la Mongolie et la Chine. Un grand nombre de maisons, de bâtiments, de monuments que l’on visite aujourd’hui furent construits grâce aux investissements de riches marchands.

Aux maisons en bois se mêlent des églises blanches comme la neige : celle du Sauveur, la Cathédrale de l’Epiphanie ou encore le monastère Znamenski. Ce lieu unique, aux riches décorations et à l’acoustique surprenante de justesse, nous a fasciné dès notre arrivée au cours de la messe, dimanche.

Nous descendons ensuite sur le quai du fleuve Angara en admirant le pont recouvert de cadenas d’amoureux et de mots d’amour, se répandant jusqu’au sol du quai.

Puis nous apprenons la triste histoire de la famille Volkonski et la vie des Décembristes en Sibérie, lors de la visite de la belle maison du Prince Serge Volkonski. Ce dernier fut l’un des chefs de la rébellion des nobles contre Nicolas 1er, et sa demeure a été transformée en musée des Décembristes.

La journée s’achève sur la place d’Alexandre III dans l’ambiance d’un dimanche estival. Un petit orchestre d’instruments à vent donne lance le bal : les hommes et les femmes en robes de soirée dansent, tournent, et nous tournons et dansons avec eux… C’est une grande émotion et une belle sensation sous les yeux d’un public amusé… La cerise sur le gâteau d’une belle journée !

14 juin : Krasnoïarsk, le Transsibérien

Nous sommes à 8345 km de Brest et avons parcouru un peu plus de la moitié de notre trajet Brest – Vladivostok. Et nous sommes à mi-chemin pour la partie russe du voyage. C’est à Krasnoïarsk que nous allons prendre le train pour rejoindre Irkoutsk.

S’agissant d’Irkoutsk, nous ne pouvons-nous empêcher penser au mythique Transsibérien qui  relie Moscou à Vladivostok en 9289 km. La vitesse moyenne étant de 60 km/h, il faut 7 jours et 7 nuits pour couvrir cette distance. La ligne ferroviaire est électrifiée sur presque tout son parcours. Notre trajet Krasnoïarsk – Irkoutsk est environ de 1200 km avec  14 arrêts dont la plupart durent 2-3 minutes et   on traverse la taïga, villages typique de la Sibérie orientale, ce sont des maisons en bois avec des fenêtres aux décors assez colorés, le paysage est assez varié alternant bois et forêt et  grandes plaines sibérienne.

C’est un mode de transport confortable et pratique pour les déplacements d’une région à l’autre pour les habitants et le lieu de rencontre avec les autochtones pour nous, étrangers. Après nous être installés dans nos compartiments nous prenons notre déjeuner au wagon restaurant, tout est propre et le service irréprochable. Alors que nous savourons notre repas,  un groupe d’écoliers rentre dans le wagon restaurant,  nous commençons à  leur adresser nos salutations en mandarin « Ni-Hao », « Ni-Hao »  les gars nous regardent bizarrement, au bout d’un moment ils nous saluent se présentant comme étant de Mongolie. La responsable du groupe d’écoliers nous a expliqué qu’ils rentraient d’Ekaterinbourg où ils ont eu une formation de deux semaines. Une des aventures de notre trajet en train…

Le train continue sur sa voie tantôt nous secouant, tantôt nous berçant…

13 juin : Krasnoïarsk

 

Dernière étape avant de prendre le Transsibérien :  la ville Krasnoïarsk. Elle est construite sur les rives de l’Ienisseï, le fleuve qui trace une magnifique ligne bleue de 4000 km  du sud au nord de la Sibérie. Jolie ville, pas trop défigurée par les années communistes, même s’il en reste plus que des traces. Les grands bâtiments et les larges avenues sont en travaux. Le 12 juin est la fête nationale de la Fédération de Russie. Elle est célébrée tous les ans depuis 1994, le jour de l’adoption de la Déclaration de Souveraineté de la Russie. A cette occasion il y a deux jours fériés et comme elle tombe cette année un jeudi, cela permet au peuple russe d’ avoir un pont de quatre jours.

Une des visites étonnantes de la journée est l’excursion parc naturel des Stolby («piliers» en russe) classé par l’Unesco en mars 2007, un phénomène naturel unique au monde.  Cette réserve héberge 550 espèces de plantes, 85 espèces de mammifères, 150 espèces d’oiseaux et 22 espèces de poissons. Ici, tout un chacun vient contempler un phénomène naturel unique, des roches de syénite pouvant atteindre 104 m de hauteur. Nous empruntons un funiculaire pour atteindre le sommet. Un magnifique panorama s’ouvre  sur le parc et les rochers qui semblent surgir de nulle part à travers les bois.  La plupart d’entre eux portent un nom :  «l’Ancien», «Plumes», «l’Arc du lion», etc. Ils renvoient à leur formes inhabituelles qui, dès leur découverte et leur étude, ont laissé le champ libre à des associations d’idées fantasques. C’est précisément à cet endroit qu’a été créée l’une des principales écoles d’escalade et d’alpinisme de Russie. En hiver, c’est un lieu de rendez-vous des skieurs.

Nous finissons la journée par une balade sur la place du théâtre où des enfants jouent au ballon et où les calèches joliment décorées  proposent  un tour de  ville.