Un pont sur l’Amour

Samedi 22 juin 2019 – Après un voyage de plus de 1500 km sur les rails, nous débarquons à Belogorsk, une ville qui doit son développement à l’arrivée du Transsibérien en 1913. Nous sommes au kilomètre 7866 de la ligne mythique reliant Moscou à Vladivostok (ligne d’une longueur totale de 9288 km). Belogorsk n’est pas notre étape finale de la journée. C’est à Blagovechtchensk, à une centaine de kilomètres au Sud, que nous sommes attendus pour embarquer sur un bateau pour une croisière sur l’Amour.

300 mètres, c’est la largeur du fleuve Amour (long de 4354 km) qui sépare la ville de Blagovechtchensk, la capitale de la région de l’Amour où nous faisons étape ce soir, de sa voisine chinoise Heihe qui lui fait face. Le fleuve sépare les deux pays depuis 1860 et le traité de Pékin. Plus tard, à l’époque de la révolution culturelle, Blagovechtchensk fut soumise en permanence à la propagande maoïste déversée par haut-parleurs depuis la rive chinoise. Les choses ont bien changé aujourd’hui. Et, à 8000 km de Moscou, la raison l’a emporté. Blagovechtchensk et Heihe forment un zone de libre échange qui permet aux citoyens russes de franchir le fleuve sans visa et, à l’inverse, aux Chinois de venir faire du commerce à Blagovechtchensk sans contrainte douanière.

Le meilleur symbole de l’approfondissement des relations entre la Russie et la Chine est l’achèvement d’un pont transfrontalier sur le fleuve Amour, reliant les deux villes. Après 30 ans de discussions et de tergiversations, puis 3 ans de travaux, les parties russe et chinoise de l’ouvrage ont été reliées tout récemment, le 31 mai 2019. Cette étape de la construction est bien sûr symbolique. Le pont, d’une longueur d’un kilomètre, ne sera mis en service qu’au printemps 2020. Entre la Chine et la Russie, c’est le grand amour!

 

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