Archives mensuelles : mai 2017

24/05/2017 : Basile est toujours bienheureux à Moscou

Moscou est une ville à part. Les Russes aiment la détester, surtout s’ils ne sont pas moscovites. En 2013, le journal Le Monde titrait « Plus belle la Vie à Moscou », la capitale concentrant à elle seule 80% de la richesse financière du pays. Le luxe y est parfois tapageur, la prospérité plus visible. Moscou, vitrine de la Russie « poutinienne », est devenue plus avenante, même si le développement économique et la croissance à 2 chiffres des années 2000 ont généré par exemple un problème de trafic automobile que les autorités n’arrivent pas à régler. Moscou est une ville à part, une vraie ville russe selon les Moscovites, alors qu’ils disent de Saint-Pétersbourg qu’elle est une ville européenne.
Moscou est une ville ancienne (à la différence de Saint-Pétersbourg, fondée en 1703). Son centre historique est organisé autour du kremlin, que nous visitons aujourd’hui. Derrière ses hauts murs, se cachent d’incroyables cathédrales, surmontées de bulbes dorés, dont les murs sont couverts à l’intérieur de fresques médiévales d’une immense richesse artistique. Non loin de là, de l’autre côté de la tour Spasskaya, la plus célèbre et la plus prestigieuse des 19 tours du kremlin, se dresse la cathédrale Basile-le-Bienheureux, le symbole de Moscou et même de la Russie. Construite au XVIe siècle, elle est ornée de neuf coupoles principales, chacune se distinguant des autres par une forme, des ornements et des couleurs propres et vives. Le style est unique et saisissant ! Même Walt Disney n’aurait pas pu l’imaginer ! La cathédrale est une des extrémités de la place Rouge qui s’étend, sur 700 m, d’un côté le long du kremlin et, de l’autre côté, le long de l’élégante galerie marchande du GOUM. Au centre de la place, au pied des remparts, Lénine est toujours dans son mausolée, derrière lequel sont inhumés les dignitaires de l’ancien régime. L’Histoire s’est écrit ici. On dit d’ailleurs que chaque pavé de la place Rouge a bu le sang d’une révolte. Moscou est une ville à part. Elle ne déçoit jamais !

23/05/2017 : Russie des champs, Russie des villes

Nous prenons aujourd’hui la route de Moscou, à 490 km de Novgorod, l’occasion de découvrir les paysages bucoliques des campagnes russes, de traverser les collines de Valdaï et le bassin de la Volga, pour arriver en fin d’après-midi dans les faubourgs de la capitale russe.

En fin de matinée, nous faisons un petit détour jusqu’au monastère Iversky, au site remarquable sur un îlot du lac Valdaï, aussi appelé lac Sacré. Fondé au XVIIe siècle, il fut fermé, comme de nombreux édifices religieux, pendant toute la période soviétique, transformé successivement en coopérative, en hôpital puis en maison de retraite. Il fut finalement ré-ouvert en 1991, à la chute de l’URSS.

Cette journée sur les routes restera surtout dans les mémoires pour  le très bel accueil reçu chez Sergueï, dans son isba près du lac Valdaï. C’est ici, dans une région de petites collines, que l’on situe la source de la Volga. C’est ici aussi que nous découvrons pour la première fois les joies de la vie dans les campagnes russes, à la belle saison. Un déjeuner typique nous y attend. Au menu : poisson fumé (brochet), brochettes (chachliks) cuites au feu de bois, pirojkis (petites bouchées en croûte) et, bien sûr, thé chauffé au samovar. Un délicieux moment !

Moscou, ce n’est pas la porte d’à côté ! Notre parcours nous mène aussi pour la première fois dans le bassin de la Volga, le plus long fleuve d’Europe, que nous franchissons près de la ville de Tver. L’arrivée à Moscou est délicate, et nous plonge dans la réalité d’une ville de plus de 12 millions d’habitants (la plus grande d’Europe !), une ville trépidante, à la circulation toujours difficile, bien loin de la quiétude des campagnes à laquelle nous avons pu goûter chez Sergueï. Une autre Russie nous attend à Moscou.

22/05/2017 : Peterhof, Novgorod, de la Russie impériale à la Russie médiévale

C’est une remontée dans le temps que nous avons effectuée aujourd’hui, le programme touristique nous faisant passer de l’époque Moderne au Moyen-âge. Visite le matin de l’exceptionnel parc de Peterhof dominant le golfe de Finlande, à une vingtaine de kilomètres à l’Ouest de Saint-Pétersbourg. L’emplacement fut choisi par Pierre le Grand lui même. Après un voyage en France, il ordonna de faire élever un palais grandiose qui dépasserait en beauté le château de Versailles. Les travaux commencèrent en 1714. Le joyau de Peterhof est sa grande cascade, inspirée de celle du château de Marly (à Marly-le-Roi dans les Yvelines, édifié sous le règne de Louis XIV et détruit durant le Premier Empire). Cette grande cascade descend sept vastes marches. Elle est ornée de deux cents sculptures et de près de soixante jets d’eau. En contrebas de la grande cascade, le Jardin inférieur, un jardin à la française, relie le palais au rivage du golfe de Finlande. L’ensemble est bien sûr classé par l’Unesco.

Après 3 jours passés à Saint-Pétersbourg, nous reprenons la route, direction le Sud, avec Moscou en ligne de mire. Nous faisons étape aujourd’hui à Novgorod (littéralement « Neuville » en français), à 165 km de Saint-Pétersbourg, l’occasion de découvrir une des plus vieilles cités de Russie, mentionnée dans les chroniques à partir de l’an 859. Au milieu du Xe siècle, Novgorod est devenue une cité prospère, située sur la route commerciale entre la mer Baltique et l’Empire byzantin. C’est de cette époque médiévale que datent ses principaux monuments, dont le kremlin, d’une superficie de plus de 12 ha et situé sur une colline dominant la rivière Volkhov. Au centre du kremlin (qui est un nom commun et qui peut se traduire en français par forteresse), s’élève la cathédrale Sainte-Sophie, construite entre 1045 et 1050, l’une des premières constructions en pierre dans la Russie du Nord, contemporaine de la cathédrale Notre-Dame de Paris.