Archives mensuelles : mai 2017

30/05/2017 : Un beau Kazan à la sauce Tatare

Un délicieux menu aux saveurs orientales nous attend aujourd’hui à Kazan, la capitale de la République du Tatarstan. A 800 km à l’Est de Moscou, la Russie nous offre un premier bain d’exotisme, inattendu sur les rives de la Volga. Un plongeon même, dans une région où les visages ont changé. Les Tatars seraient les descendants de hordes mongoles venues piller puis s’installer dans les steppes d’Europe, entre mer Noire et Caspienne, à partir du XIIIe siècle. Soumis par les russes au XVIe siècle, les Tatars ont prospéré dans l’ensemble russe puis soviétique, conservant notamment leur religion, l’Islam, qu’ils revendiquent fièrement en construisant en 2005, dans le kremlin de Kazan, la plus grande mosquée d’Europe après celles d’Istanbul. Kazan est indéniablement le centre religieux musulman de Russie. Nous visitons la magnifique mosquée Qolsharif, qui peut accueillir 6 000 fidèles mais sert principalement, en dehors des grandes fêtes religieuses, de musée de l’Islam. Les hauts minarets contrastent avec les bulbes bleus constellés d’étoiles dorées de la voisine cathédrale de l’Annonciation. Le mélange des genres est étonnant.

L’exotisme tatar, nous le dégustons aussi à table, à la typique « Maison de la cuisine tatare ». Au menu du déjeuner, de la viande (mais pas de steak tatar !), des charcuteries dont le saucisson de cheval, une des spécialités locales, et le « chak chak », dessert traditionnel tatar, à base de pâte et de miel.

Une promenade digestive sur la Volga s’imposait dans l’après-midi. Accompagnée d’un retour timide du soleil !

 

29/05/2017 : Maxime, Andreï et Elena, une Histoire soviétique

Il fait froid ce matin à Nijni-Novgorod. La pluie nous accompagne, presque une chance dans cette ville  de 1,2 million d’habitants, la 5e de Russie. On ne pouvait rêver d’une météo plus propice pour nous plonger dans une ambiance de guerre froide, pendant laquelle, Nijni-Novgorod était une ville fermée, interdite aux étrangers.  Nijni-Novgorod portait alors le nom de Gorki (de 1932 à 1991) d’après l’écrivain Maxime Gorki, né ici en 1868. Maxime Gorki était un membre éminent de la nomenklatura soviétique, et a participé à la propagande du régime. Il était l’écrivain soviétique par excellence, jusqu’à sa mort en 1936.

Ville fermée, Gorki fut du coup choisie pour l’exil forcé d’Andreï Sakharov, le célèbre dissident, père de la bombe H soviétique, dont l’esprit critique à l’égard du régime lui valut une mise à l’écart que les médias occidentaux, alimentés par les informations transmises par sa femme Elena Bonner, avaient, à l’époque, largement relayé à l’opinion publique mondiale. Andreï Sakharov s’était notamment élevé contre l’entrée des troupes soviétiques en Afghanistan. Libéré en 1986, pendant la période de Glasnost, il a pu s’installer alors à Moscou avec Elena Bonner.  Peu de temps avant sa mort en 1989, Andreï  Sakharov a fondé notamment l’association Mémorial, luttant pour la reconnaissance des camps de travail forcé (ou Goulag) en Russie et à l’étranger.

 

28/05/2017 : Souzdal, une vraie poupée russe

Sur le circuit de l’Anneau d’Or, il y a Serguiev Posad, Rostov-le-Grand et Yaroslavl, des cités remarquables qui, chacune, mérite à elle seule, un voyage en Russie. Et il y a Souzdal! L’incomparable Souzdal, petite cité d’à peine dix mille âmes, où le temps semble figé à l’époque où elle était la capitale des principautés médiévales de Russie. Nichée dans la vallée de la rivière Kamenka, à une vingtaine de kilomètres au Nord de Vladimir, elle abrite pas moins de 200 monuments historiques, musées (dont un remarquable musée de l’architecture en bois), églises, kremlin, cathédrales, monastères… Souzdal est une cité à la fois authentique, simple et grandiose. Elle représente la Russie telle qu’on en rêve, avec ses isbas colorées, ses maisons en bois traditionnelles, ici particulièrement travaillées et soignées. Elle est comme les matriochkas, les poupées russes, pleine de surprises.
Notre parcours nous mène ensuite vers Vladimir, un des berceaux de l’artisanat russe traditionnel, puis jusqu’à Nijni-Novgorod, l’ancienne Gorki, sur la Volga. Nous sommes désormais à plus de 400 km à l’Est de Moscou.